Mother a également directement travaillé avec des enfants sur un spectacle musical.

Durant son séjour à Laghouat (Algérie), de 2014 à 2016, Mother a collaboré avec Amar Firah pour la création d’une opérette pour enfant que ce dernier a composée, à l’exception de la chanson finale qu’il a demandé à Mother de composer et d’interpréter. Amar Firah est professeur de musique dans la ville de Djelfa et anime avec passion de multiples projets musicaux pour les enfants de la ville.

RENCONTRE AVEC AMAR FIRAH

Mai 2014 – Mother vit en Algérie depuis 1 an, à Laghouat, et y travaille avec un groupe de musiciens originaires de la ville. Ils sortent de scène après avoir donné un concert à l’Institut Régional de Formation Musicale de la ville. Un homme s’approche d’elle et lui demande si elle accepterait de composer une chanson pour une opérette pour enfants qu’il est en train de monter.

Cet homme, c’est Amar Firah, musicien, excellent joueur de Oud (luth) et professeur de musique dans la ville de Djelfa, située à 100 km au nord de Laghouat. Il est très investi auprès des jeunes de la ville et s’occupe de la musique dans la Maison de Jeunes. Son travail s’inscrit sur le long terme et il est très apprécié des enfants, avec lesquels il monte régulièrement des projets remarquables. Le ministère de la Culture lui a commandé un spectacle avec des enfants à l’occasion du Colloque International pour les Droits de l’Enfant qui doit se tenir à Alger en mai 2015. Le spectacle prendra la forme d’une opérette, dont il vient de terminer la composition.

Ami du beau-frère du violoniste du groupe, il est venu découvrir le groupe Mother en concert et a été tellement touché par la musique qu’il est spontanément allé faire sa demande à Mother à l’issue du concert.

L’OPERETTE

L’opérette s’intitule « Les oiseaux éblouis par la pluie ». Elle conte l’histoire d’un petit garçon qui joue du violon et dont les aventures et les rencontres vont conduire à travers les divers maux et souffrances qui touchent les enfants de par le monde. Il finira par triompher de ces difficultés jusqu’à la chanson finale, durant laquelle Mother incarne un Ange qui apparait sur scène pour interpréter avec les enfants de la troupe la chanson qu’elle a composée, et qui délivre un message d’espoir et de fraternité pour tous les enfants de la Terre.

Les enfants répètent assidûment pendant de longs mois. Les diverses saynètes sont jouées en direct, mais les acteurs ne parlent pas: le texte est déclamé en 3 langues par 3 enfants narrateurs au cours de la pièce. Les passages musicaux doivent être enregistrés auparavant en studio, car ils seront diffusés en playback durant les représentations.

L’AVENTURE COMMENCE…

Après avoir travaillé la chanson, Mother et ses musiciens rejoignent la troupe (Amar Firah et 12 enfants venus de Djelfa pour la journée) au studio d’enregistrement d’Aïssa Moulai, à Laghouat, afin d’enregistrer la bande-son du spectacle.

Depuis quelques années, Aïssa a agrandi son studio de manière significative, mais à cette époque il était vraiment minuscule pour accueillir autant de monde! Mais peu importe: l’enthousiasme et le sérieux sont au rendez-vous…

Une anecdote parmi tant d’autres de cette journée épique: les 3 enfants qui récitaient le texte de la pièce dans chacune des langues devaient également enregistrer leur partie en studio. Lorsque vint le tour du jeune garçon qui récitait en anglais: consternation de Mother… La traduction de l’arabe vers l’anglais avait été sommairement faite par un traducteur pas très orthodoxe: Google… et sans relecture! Bref, certaines phrases ne voulaient strictement rien dire. Sur un coin de table, Mother réécrit donc en très peu de temps toute la version anglaise de l’opérette, et le jeune garçon s’exerce aussitôt à la prononcer. Il réussi le tour de force de l’apprendre sur place et de l’enregistrer en fin de journée!

LES REPRESENTATIONS

La répétition générale a lieu à Djelfa: elle est de grande qualité et c’est un magnifique cadeau pour les habitants et les parents.

Ensuite, l’opérette  sera jouée à Bouzareah, Laghouat, Constantine et à nouveau à Djelfa, dans plusieurs programmes culturel nationaux en Algérie:

  • Le 5 mai 2014 à l’Université de Langues de Bouzareah pour la Conférence Internationale sur les Droits de l’Enfants, à l’occasion de la Journée de la Paix,
  • Le 14 mars 2015 à Laghouat pour la Journée Internationale des Mathématiques,
  • Le 22 février 2016 à Constantine, Capitale de la Culture du Monde Arabe pour 2016,
  • Le 16 mars 2016 à Djelfa lors de la visite du Ministre de la Culture.

Saluons enfin le tour de force réalisé par Amar Firah pour la mise en place de cette opérette. Outre ses talents de musicien et de compositeur que l’on ressent tout au long de l’oeuvre, d’une unité remarquable et de toute beauté, il faut souligner ses remarquables qualités de pédagogue pour arriver à impliquer à un tel degré tous les enfants sur le projet. 

Et il ne faut pas oublier ses aptitudes d’organisateur! Que tous les amoureux de l’Algérie se représentent le défi quotidien que cela représente: 

  • D’organiser les déplacements de 12 enfants + les musiciens dans plusieurs wilayas du pays (sachant que la plupart du temps 1 seule nuit étant prise en charge, cela signifiait: départ à 4h du matin de Djelfa, voyage, installation, représentation, nuit à l’hôtel, retour à la première heure pour retrouver les parents…)
  • D’obtenir l’autorisation de tous les parents pour qu’ils laissent partir leurs chers petits dans une telle aventure…
  • De gérer le casse-tête de l’hébergement,
  • Sans oublier de prendre soin des tous petits: lacer les chaussures, consoler…

Amar Firah possède incontestablement le feu sacré pour donner le meilleur pour les enfants. Ce fut un grand bonheur de rencontrer quelqu’un d’une si haute valeur morale et de collaborer avec lui sur ce projet.